Pour parler du cancer de la prostate, d’abord faudrait il que chacun sache exactement de quel organe du corps il s’agit.
La prostate est une glande de l’appareil génital masculin dont le rôle est de produire une petite partie des sécrétions qui, avec les spermatozoïdes, constituent le sperme. De la forme et de la taille d’une châtaigne, elle est située sous la vessie en avant du rectum, et entoure le début de l’urètre, canal qui permet d’évacuer l’urine et le sperme.
Le cancer de la prostate se développe à partir d’une cellule normale, se transforme et se multiplie de façon anarchique formant une masse appelée tumeur. La tumeur est d’abord limitée à la prostate.
Avec le temps, la tumeur grossit et peut s’étendre au-delà de la capsule enveloppe qui sépare la prostate des tissus voisins. Des cellules cancéreuses peuvent ensuite se détacher de la tumeur et cancer de la prostate, emprunter les vaisseaux sanguins ou lymphatiques pour aller envahir d’autres parties du corps :
- les ganglions lymphatiques situés à proximité de la prostate ;
- les os et, plus tardivement, le foie et les poumons.
- Les nouvelles tumeurs qui se forment alors s’appellent des métastases.
Le cancer de la prostate, selon Wikipédia est au premier rang des cancers chez l’homme, avant les cancers du poumonet colorectaux.
C’est un cancer d’évolution lente et principalement locale.
L’Institut National du Cancer, l’agence nationale sanitaire et scientifique chargée de coordonner la lutte contre le cancer en France n’hésite pas à écrire qu’il s’agit d’un cancer dont le « pronostic est bon voire très bon ».
Seuls 15 % des cancers de la prostate sont agressifs avec dissémination des métastases. L’institut a publié en mars 2024 une étude qui a permis d’identifier les caractéristiques génomiques de la forme à haut risque.
Facteurs de risque
En Février 2023, Vidal.fr publiait un article sur les facteurs de risque du cancer de la prostate qui auraient été identifiés de manière certaine : l’âge, les antécédents familiaux et l’origine ethnique.
- L’âge : le cancer de la prostate touche des hommes de plus de 70 ans dans la très grande majorité des cas. Il est exceptionnel avant 40 ans.
- Les antécédents familiaux : il existe une forme dite familiale de cancer de la prostate(20 % des cas) où la personne atteinte connaît deux cas parmi ces parents du premier degré (père, frères, fils), et une forme dite héréditaire (5 % des cas) où la personne atteinte connaît au moins trois cas parmi ses parents du premier et deuxième degré (ou deux cas chez des parents de moins de 55 ans). La recherche de gènesfavorisant ce type de cancer de la prostateest en cours.
- L’origine ethnique : le cancer de la prostateest nettement plus fréquent chez les hommes d’origine africaine, les Européens du Nord et les Nord-Américains.
D’autres facteurs favorisants sont suspectés, en particulier alimentaires : forte consommation de produits laitiers ou de charcuteries, tabagisme, obésité, etc. Mais la confirmation de leur influence nécessite davantage d’études scientifiques.
Symptômes et diagnostic
Selon le site d’information allodocteurs.fr, les symptômes du cancer de la prostate sont souvent :
– Douleurs et difficultés à uriner
– Dysfonctionnements érectiles.
– Besoin fréquent d’uriner,
– Jet d’urine faible et sensation de ne pas avoir vidé complètement sa vessie,
– Fuites urinaires
– Infection urinaire ou encore présence de sang dans les urines ou le sperme.
Mais attention à ne pas tirer de conclusions hâtives au moindre symptôme. D’autres maladies de la prostate provoquent les mêmes symptômes : les douleurs pelviennes en cas de prostatite et les difficultés à uriner en cas d’hypertrophie bénigne de la prostate. Seuls des professionnels de santé peuvent, suite à des examens approfondis déterminer si un patient est atteint ou non du cancer de la prostate.
Le diagnostic du cancer de la prostate se fait par un toucher rectal, qui permet de palper la prostate et détecter toute anomalie de taille ou de forme.
Il est réalisé par un urologue ou un médecin généraliste. Ces professionnels de santé peuvent également prescrire à leur patient un dosage sanguin de l’Antigène Prostatique Spécifique (PSA), une substance produite par la prostate.
Les résultats de cet examen pourront aiguiller le diagnostic. Si ces premiers résultats orientent le diagnostic vers un possible cancer de la prostate, des examens complémentaires comme une IRM ou une biopsie de la prostate pourront être prescrits.
Le dépistage est particulièrement recommandé pour :
• Les hommes de plus de 50 ans sans antécédents familiaux.
• Les hommes dès 45 ans ayant des antécédents familiaux de cancer de la prostate.
• Les hommes d’origine africaine ou afro-caribéenne, qui présentent un risque accru.
Traitements
Au moment du diagnostic, les médecins étudient l’étendue et l’agressivité du cancer afin de proposer le ou les traitements les mieux adaptés.
Selon cancer.ca, le site officiel de la société canadienne du cancer, le choix des traitements est adapté à la situation du patient. Plusieurs médecins de spécialités différentes se réunissent pour discuter des solutions de traitements possibles selon chaque cas. Ils se basent pour cela sur des recommandations de bonne pratique. Ils peuvent également proposer au patient de participer à un essai clinique.
L’équipe qui prend en charge le patient comprend des médecins de différentes spécialités : chirurgien-urologue, oncologue radiothérapeute, oncologue médical, pathologiste, psychologue, spécialiste de la douleur, infirmier, kinésithérapeute, diététicien, assistant social etc.
Les traitements pouvant engendrer des effets secondaires qui font également l’objet d’une prise en charge médicale, des conseils pratiques sont donnés selon chaque patient.
La prise en charge est globale et comprend tous les soins et soutiens dont le patient peut avoir besoin dès le diagnostic, pendant et après les traitements : prise en charge de la douleur, soutien psychologique, accompagnement social, etc.
Les traitements les plus fréquents sont la chirurgie (prostatectomie radicale), la radiothérapie (radiothérapie externe et curiethérapie, notamment) et l’hormonothérapie. La chimiothérapie n’est utilisée que dans les formes métastatiques.
Le cancer de la prostate étant une maladie qui évolue lentement sur plusieurs années sans présenter de symptômes évidents, le dépistage régulier est essentiel, surtout pour les hommes qui présentent des facteurs de risque.
Comme tous les types de cancer, détecté à un stade précoce, lorsqu’il est encore localisé à la prostate, le cancer de la prostate a de bien meilleures chances d’être traité efficacement.
Un dépistage précoce permet d’éviter les complications graves comme les douleurs osseuses, les fractures ou les troubles urinaires sévères.
Même en l’absence de symptômes, un dépistage régulier, tous les 1 à 2 ans selon les recommandations médicales peut faire une différence cruciale.
Il s’agit d’une approche préventive qui permet d’agir avant que le cancer ne progresse à un stade avancé.
Prendre soin de sa santé prostatique est une démarche proactive.
Consultez régulièrement un professionnel de santé pour discuter des options de dépistage adaptées à votre âge et à vos antécédents personnels.
Vanessa Débi