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Le 27 avril au Togo : Entre célébration de l’indépendance et engagements politiques des artistes

Le 27 avril, le Togo célèbre avec fierté son accession à la souveraineté internationale, marquant ainsi un moment de réflexion sur son passé, son présent et son avenir. Cependant, chaque année, la semaine de cette célébration revêt un caractère particulier pour les artistes du pays, qui se retrouvent au carrefour entre leur carrière musicale et leur engagement politique. Nombreux sont les artistes togolais qui ont réussi à transformer leur talent en une véritable entreprise, utilisant leur image et leur musique pour construire des marques personnelles puissantes. Des contrats de sponsoring aux collaborations avec des marques, ces artistes ont su capitaliser sur leur popularité pour faire des affaires lucratives.

Pourtant, d’autres artistes choisissent de s’engager activement dans la politique, aspirant à un positionnement à l’Assemblée nationale pour influencer le changement au niveau gouvernemental, comme le cas de Kaporal Wisdom. Ces artistes voient leur plateforme artistique comme un tremplin pour porter les préoccupations de leur communauté au plus haut niveau de décision. Mais qui sont réellement les artistes qui s’engagent et comment peuvent-ils collaborer avec la politique tout en maintenant leur intégrité artistique ? C’est une question complexe qui nécessite une réflexion approfondie par toutes et tous. Certains soutiennent que les artistes politiquement engagés peuvent apporter une perspective nouvelle et influencer positivement le débat public. D’autres craignent que la politique ne compromette l’indépendance artistique et la liberté d’expression.

Nous avons posé des questions à KAPORAL WISDOM pour comprendre sa position sur le sujet. Nous citons l’artiste : ‘’L’artiste est comme une entreprise de prestation de service qui opère dans le secteur public. Il peut prester sur une scène publique mais cela reste une conviction personnelle d’accepter ce contrat ou pas. Chaque artiste est dirigé par une ligne éditoriale et un sens de business. Certains ont choisi de rester fidèles à leurs convictions mais d’autres de sauver leur business. Mais en vrai, au Togo c’est parce que certains ne trouvent pas de contrat qu’ils se plaignent des autres. En 2020, par exemple, on a vu beaucoup d’artistes qui ont fait des albums pour soutenir le président Faure, mais ce sont les mêmes qui s’en prennent aux autres parce que leur business n’a pas été fructifié.

Une autre question se pose alors : pourquoi l’opposition n’inclut-elle pas les artistes chanteur – ses dans sa stratégie des événements grand public, associés à des concerts ? Est-ce par manque de moyens ou préfèrent-ils d’autres stratégies ? Pour l’honorable Geery Taama, dans une de ses publications facebook ce 27 Avril sur les réseaux sociaux, nous retenons selon lui que ‘’Le concert final de Unir pour la campagne met en lumière la participation des grands artistes togolais. Cependant, ces prestations soulèvent des questions sur leur implication dans un contexte politique tendu. Les élections en cours revêtent une importance capitale pour l’avenir du pays, avec une récente révision constitutionnelle limitant l’alternance politique. Les artistes, bien que prestataires de services, influencent involontairement les choix politiques de leur fan-base. Malgré les avantages financiers, leur participation soulève des dilemmes moraux quant à leur contribution au maintien du système en place. Les organisateurs politiques tirent avantage de ces concerts géants, tandis que les artistes se retrouvent pris dans une situation délicate entre leur carrière et leur conscience politique. Et il a surtout indexé les artistes comme Santrinos Raphael et Almok. 

Lire sa publication : https://www.facebook.com/share/p/MX4Jfy2Qf9FqjWkn/?mibextid=WC7FNe

Revenons encore à KAPORAL WISDOM qui explique pourquoi il participe aux élections législatives et régionales 2024 : ‘L’art et la culture dans notre pays sont comme le dernier souci de beaucoup de personnes alors il est urgent que chaque secteur d’activité soit représenté au sein de l’Assemblée nationale pour que le secteur culturel soit valablement défendu. Car aujourd’hui, ce n’est un secret pour personne que la culture constitue un véritable socle de développement économique et ce ne sera ni un Ivoirien, ni un Burkinabè, ni un Nigérian qui me dira le contraire. J’ai décidé de participer à ces élections car j’ai constaté que nul ne pourra mieux réaliser mes rêves de voir un Togo nouveau et prospère où la voix de la jeunesse soit prise en compte. Car tant que nous ne serons pas sur la table de prise de décision, nous allons toujours subir les décisions. Aujourd’hui, j’apporte mon soutien à tous les jeunes engagés dans la politique, peu importe leur parti. Les jeunes doivent assurer et assumer leur rôle dans notre société, refuser de faire la politique c’est accepter la politique de la médiocrité. La vision c’est d’apporter nos compétences au développement culturel. Aneho étant une ville tricentenaire culturelle et cultuelle, la pierre sacrée de Glidji, la maison d’esclave de d’Agbodrafo, les mangroves, l’embouchure, etc., la circonscription des lacs regorge de nombreux atouts culturels et touristiques qui feront augmenter l’économie nationale et créer beaucoup d’emplois aux jeunes. Décentraliser les activités culturelles pour la promotion des talents et permettre aux secteurs culturels d’être plus productifs et rémunérateurs. Un artiste est un citoyen qui choisit un métier des œuvres de l’esprit, il est libre de choisir entre business et ses convictions, au même moment ses convictions peuvent coïncider avec leur business et vice versa. Les artistes ont le droit de faire de la politique pour défendre leur cause car nul ne peut défendre le secteur culturel mieux qu’un acteur de ce secteur. Que le Togo gagne ces élections c’est l’essentiel pour nous. Car c’est ensemble que nous allons bâtir la terre de nos aïeux. Fin de citation

Les artistes doivent trouver un équilibre délicat entre leur carrière artistique et leur engagement politique, en maintenant leur intégrité tout en contribuant au bien-être de leur société. Collaborer avec la politique peut se faire de différentes manières, que ce soit par le biais de campagnes de sensibilisation, de plaidoyer ou même de candidatures aux élections. Chaque artiste doit décider de la manière dont il souhaite s’engager, en tenant compte de son influence, de ses valeurs personnelles et de son impact sur la société. Le 27 avril au Togo est l’occasion idéale de réfléchir à ces questions et de célébrer à la fois l’indépendance de la nation et la diversité des voix artistiques qui la composent.

Une publication du blogueur Samuel Saam est aussi à lire sur le sujet. Le blogueur dans son narratif en résumé nous retenons que ‘’Les artistes ont le droit de participer aux campagnes politiques, mais ils peuvent choisir de rester en dehors de la politique. Leur décision dépend de leurs convictions personnelles et des conséquences potentielles de leur engagement.’’

Lire : https://www.facebook.com/share/p/TzGpLsQcgFVr4c4C/?mibextid=WC7FNe

Maintenant, après les élections, se posera la question de savoir si les artistes, grâce à leur relation avec la politique, auront le courage de faire valoir leurs véritables besoins et de solliciter des actions nouvelles innovantes et concrètes. Les salles de concerts, la répartition des droits d’auteurs, la structuration du secteur, les besoins urgents du secteur artistique seront-ils pris en compte ? La question reste ouverte.

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