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La nouvelle ministre de la Communication, des Médias et de la Culture au Togo – Quels défis l’attendent ?

Son Excellence Madame Florence Yawa Kouigan : La nouvelle ministre de la Communication, des Médias et de la Culture au Togo – Quels défis l’attendent ?

STOP IYAWO – ARTICLE

Lomé, Togo – Florence Yawa Kouigan, née en novembre 1979, est une juriste de formation, mère de famille et femme politique togolaise. Nommée ministre de la Communication, des Médias et porte-parole du gouvernement le 8 septembre 2023, elle a vu ses attributions élargies à la culture le 20 août 2024. Son parcours professionnel riche et varié l’a amenée à occuper des postes de responsabilité tant au sein de l’administration publique qu’à des niveaux politiques.

Le droit mène à tout : l’ascension de son Excellence Florence Yawa Ahofa Kouigan, Ministre de la Communication, des Médias et de la Culture

Parcours académique et professionnel

Madame Florence Yawa Kouigan Kouigan a commencé sa scolarité à l’âge de trois ans, passant par l’école Montaigne et l’école La Méthode, avant d’intégrer le collège à Notre Dame des Apôtres de Lomé. Elle obtient son BEPC dans cette même école, puis poursuit sa formation au lycée de Tokoin, où elle décroche son baccalauréat en série A4 en 1993. Par la suite, elle complète une maîtrise en droit en 1997 à l’Université du Bénin (aujourd’hui Université de Lomé), tout en suivant plusieurs formations modulaires en communication, marketing et journalisme.

En avril, elle commence son stage à Ecobank Togo, qui l’a recrutée sept mois plus tard. C’était sa première expérience professionnelle, au cours de laquelle elle a intégré le secrétariat général et le département juridique, où elle est restée jusqu’en 2004, soit six ans. Sa carrière débute au sein d’Ecobank, où elle exerce en tant que conseillère juridique. Elle travaille ensuite dans un cabinet d’avocats, avant d’être recrutée pour une mission ponctuelle de délégation de l’Union européenne sur l’observation électorale en 2010.

En septembre 2010, elle apprend que le cabinet de la présidence recrutait pour sa cellule de communication. Elle postule. Elle traverse différentes étapes de sélection, se présente devant un jury et des personnalités, puis attend longuement une réponse. Finalement, elle reçoit un coup de fil lui annonçant : « On vous attend le lundi. » Alors, en mars 2011, son aventure commence. Directrice adjointe de l’information et de la communication de la présidence togolaise, mission durant laquelle elle œuvre pour mettre en lumière les actions présidentielles à l’égard de la communauté nationale et internationale. En 2017, elle est élue membre de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), où elle occupe des fonctions de communication.

Madame Florence Yawa Kouigan Kouigan est également maire de la Commune Ogou 1 (Atakpamé) depuis 2019, et elle préside la Faîtière des communes du Togo (FCT) depuis le Novembre 2020. Elle a été élue vice-présidente du Conseil des Collectivités Territoriales de l’Uemoa en 2023.

Une femme engagée et brillante

Mère de famille, Florence Yawa Kouigan s’intéresse à l’humain, ce qui justifie son choix de carrière en droit. Elle se concentre sur l’obtention de résultats concrets dans son travail, guidée par sa foi et sa conviction que la miséricorde divine joue un rôle dans ses réalisations.  Son engagement politique débute par des actions de terrain aux côtés d’aînés après son entrée à la présidence, pour militer pour les droits des femmes. Bien qu’elle ne soit pas initialement impliquée dans des associations, ses expériences de terrain, les sourires et les retours positifs l’ont encouragée à s’engager pleinement, car cela lui apporte une grande satisfaction. Comme toute personne engagée, elle a rencontré des défis, mais elle est restée connectée à sa voie de la conscience.

Avec son parcours et son rôle central désormais, au sein du ministère de la Communication, des Médias et de la Culture, Son Excellence Florence Yawa Kouigan est bien placée pour apporter un souffle nouveau à ces secteurs. Depuis son arrivée, nous avons déjà ressenti l’émergence de nouvelles idées visant à valoriser les écrivains et la culture togolaise. Son ministère est chargé de renforcer la position du Togo sur la scène culturelle et médiatique, tant au niveau national qu’international. Quelles attentes légitimes peut-on formuler à son égard dans ce contexte ?

Quelques petites pistes :

Dialogue avec la presse : engager un dialogue constructif avec l’ensemble des acteurs de la presse togolaise afin de favoriser un environnement propice à un débat public inclusif sur les enjeux économiques et les réalités de la profession journalistique.

Encourager la diversité des voix. Une politique de représentation équitable. Mettre en place des politiques garantissant une représentation équitable des femmes et des groupes marginalisés dans les rédactions. Soutenir les structures de femmes dans les médias pour qu’elles se positionnent efficacement.

Transformation numérique : accompagner les médias dans leur transformation numérique, afin qu’ils puissent s’adapter aux nouvelles tendances et technologies.

Fonds de soutien : il est impératif d’évaluer et de structurer les différents fonds de soutien actuellement disponibles, y compris l’aide à la presse. Une meilleure structuration permettra de garantir une distribution équitable des ressources et une plus grande transparence. Par ailleurs, l’augmentation du portefeuille alloué à ces fonds serait nécessaire pour répondre aux besoins croissants des acteurs du secteur, et pour soutenir efficacement la presse, notamment les médias indépendants, afin de renforcer leur capacité d’action et leur impact.

Renforcement des lois : travailler sur l’amélioration des lois relatives à la liberté de la presse et promouvoir un dialogue régulier entre les médias et la société civile.

Programmes de formation : encourager et relancer des initiatives comme PROFAMED pour renforcer les capacités des médias locaux, souvent en manque de ressources.

Promouvoir la sensibilisation à l’information vérifiée et au respect de la déontologie en établissant des collaborations avec des organisations spécialisées dans la vérification des faits, afin d’éduquer les journalistes et le grand public.

Programmes médiatiques : développer des contenus audiovisuels mettant en lumière la richesse de la culture togolaise, les artistes locaux, ainsi que les traditions et festivités du pays. Cette initiative passerait par la collaboration avec de nouveaux visages et talents médiatiques, offrant ainsi une diversité de perspectives et une énergie renouvelée sur les plateformes médiatiques. En parallèle, il faudra créer des plateaux répondant aux standards internationaux, pour permettre une meilleure qualité de diffusion et de présentation des émissions. Renforcer les capacités de tous les acteurs du secteur médiatique togolais, qu’ils travaillent à la télévision, à la radio ou dans d’autres médias. Des programmes de formation, des ateliers spécialisés, et des opportunités d’apprentissage devraient être proposés afin d’améliorer la qualité du contenu produit et d’accroître leur compétitivité sur la scène internationale. Contribuer à repositionner les médias togolais comme de véritables ambassadeurs de la culture et des arts locaux, tout en offrant un espace pour le développement de talents et de professionnels qualifiés.

Valoriser la Culture Togolaise avec des événements, festivals et salles

État des lieux des festivals : faire un état des lieux des festivals et des événements culturels existants, tout en les aidant à se développer.

Création de lieux de concert : lancer la création d’espaces de concert par région, en commençant par le grand Lomé, et établir une salle de spectacle au standard international. Le besoin de renforcer l’attrait du public pour les concerts, les films ou les pièces de théâtre est pressant. Nous sentons que les Togolais font un réel effort pour soutenir les propositions événementielles, mais cet élan doit être entretenu et amplifié.

Revitalisation des fêtes traditionnelles : faire un état des lieux des fêtes traditionnelles et travailler avec les organisateurs pour une meilleure structuration et célébration de la diversité culturelle.

Fonds de soutien : suivre avec rigueur la répartition du Fonds national de promotion culturelle (FNPC).

Soutenir le Bureau Togolais des Droits d’Auteur (BUTODRA) dans ses missions et renforcer ses équipes afin d’améliorer l’efficacité et l’impact de son action en faveur des droits des artistes et des créateurs.

Etablir des partenariats internationaux : ces partenariats pourraient inclure des accords bilatéraux avec d’autres nations, car le Togo a assez de problèmes d’éligibilités à plusieurs fonds. Des programmes de coopération culturelle, ou encore des fonds internationaux dédiés au développement des arts, de la culture, du patrimoine, des médias. En travaillant en étroite collaboration avec des institutions culturelles étrangères, il serait possible de créer des échanges artistiques, des résidences d’artistes, d’acteurs et des événements communs, favorisant ainsi une meilleure visibilité des talents togolais sur la scène internationale. Cela permettrait également de doter les projets culturels de moyens supplémentaires, tant financiers que techniques, pour élargir leur portée et amplifier leur impact à l’échelle nationale et au-delà.

Intégration dans l’éducation: inclure l’histoire et les arts togolais dans le programme scolaire pour sensibiliser les jeunes à leur patrimoine culturel. Collaborer avec les écoles et universités pour développer des programmes éducatifs sur l’éducation aux médias, aidant les jeunes à décrypter l’information. Appuyer les initiatives existantes qui œuvrent dans ce domaine, pour renforcer leur impact. 

Digitalisation des contenus : travailler à la digitalisation des contenus culturels pour une plus large diffusion.

Ensemble pour la réussite du Ministère de la Communication, des Médias et de la Culture

Un enjeu de taille pour la ministre

Les idées présentées pour valoriser la culture et améliorer l’écosystème médiatique au Togo ne sont certainement pas exhaustives. Il existe encore une multitude de pistes à explorer et de propositions à formuler.

Toutefois, une interrogation légitime subsiste : dans le cadre d’un gouvernement de transition, où la durée du mandat ministériel peut être limitée, il est souvent difficile de s’engager pleinement dans des projets à long terme. Néanmoins, les attentes et l’espoir placés en ce portefeuille restent immenses. Nous aspirons qu’à l’horizon 2025, une grande rencontre puisse être organisée, réunissant toutes les parties prenantes, par secteur, pour une réflexion collective approfondie. Nous invitons également tous les acteurs du secteur à se rapprocher du ministère avec leurs idées. Nous pouvons réellement soutenir la réussite de ce ministère, qui a d’énormes responsabilités par portefeuille.

L’union des forces, des compétences et des expériences de chacun permettra de créer un impact durable sur notre paysage médiatique et culturel, même dans une période de transition.

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