Financements de la planification familiale : mécanismes de subventions et opportunités
La planification familiale est un pilier clé pour garantir la santé reproductive, l’autonomisation des femmes et le développement durable. Cependant, son accès reste limité dans plusieurs régions du monde, en particulier en Afrique subsaharienne, où la demande pour des services de santé reproductive dépasse largement les capacités financières des gouvernements. Face à cette situation, plusieurs mécanismes de financement et de subventions ont été mis en place pour assurer l’accès aux services de planification familiale.

Qu’est-ce que la planification familiale ?
La planification familiale constitue l’ensemble des dispositifs et des mesures permettant aux individus et aux couples de réguler, de manière consciente et responsable, le nombre de leurs enfants ainsi que l’espacement des naissances. Elle repose sur l’usage de diverses méthodes contraceptives, qu’il s’agisse de moyens hormonaux, mécaniques, ou encore de méthodes naturelles, en complément de services d’accompagnement et de sensibilisation en matière de santé reproductive. En octroyant aux femmes et aux familles le pouvoir de décider du moment opportun pour procréer, la planification familiale joue un rôle fondamental dans la réduction des grossesses non désirées, contribuant ainsi à l’amélioration de la santé maternelle et infantile. La planification familiale est une question de droits humains et de développement économique. Elle donne aux femmes le pouvoir de prendre des décisions concernant leur corps et leur avenir.
Pourquoi un financement flexible ?
Le financement flexible est essentiel pour garantir l’accès aux services de santé reproductive et à la planification familiale. Il permet de répondre aux besoins locaux en offrant une adaptabilité nécessaire, car les besoins varient d’une communauté à l’autre. Grâce à cette flexibilité, les organisations peuvent également explorer de nouvelles solutions et innover, que ce soit par le biais de technologies numériques ou de programmes communautaires. En cas de crises, qu’elles soient économiques ou sanitaires, un financement flexible permet une réaction rapide et assure la continuité des services. De plus, il contribue au renforcement des capacités locales, en formant les ONG et les centres de santé communautaires, ce qui les rend plus autonomes et efficaces dans la gestion des ressources. La flexibilité favorise également le suivi et l’évaluation des programmes, permettant ainsi d’ajuster les interventions en fonction des résultats observés. Elle incite à des partenariats stratégiques, équitables entre différents secteurs, facilitant la collaboration et le cofinancement de projets. Le financement flexible permet de mieux cibler les populations vulnérables souvent négligées, de donner plus de chances aux associations de jeunes garantissant ainsi que les services de santé reproductive atteignent ceux qui en ont le plus besoin.
Dans cette dynamique, surtout sur le plan financier, M’BENA BAKOLE, chargée d’accompagnement et d’innovation chez EQUIPOP, explique que cette organisation s’engage fermement en faveur des droits et de la santé des femmes et des filles à travers le monde. EQUIPOP œuvre directement sur le terrain en établissant des partenariats avec les acteurs et actrices locales. EQUIPOP promeut des valeurs féministes et place l’approche de genre au cœur de ses interventions. En matière de financement, l’organisation privilégie des solutions flexibles pour mieux répondre aux besoins spécifiques de chaque communauté. À ce jour, l’organisation dispose de quatre fonds flexibles : un fonds de partenariat stratégique, le fonds EllesAct, le fonds CollectivAct et le Fonds de développement organisationnel (DO).
Situation au Togo
Le pays a besoin de financements durables et adaptés pour renforcer son système de planification familiale et faire face aux défis liés à la santé reproductive. Les principaux axes de financement qui méritent une attention particulière incluent l’accès élargi aux contraceptifs modernes, le financement des organisations de jeunes et des femmes, la formation des professionnels de la santé, la sensibilisation des communautés et l’intégration des services de planification familiale dans les structures de santé existantes.
Chaque investissement dans la planification familiale est un investissement dans la vie des femmes et dans l’avenir du pays. Pour Hermine Bokossa, Program Officer à EngenderHealth, il est important de soutenir les dynamiques de jeunes. C’est la vision actuelle d’EngenderHealth à travers des financements très adaptés. Chaque jeune doit avoir accès à des services de santé reproductive de qualité, et cela passe par un financement adéquat.
Le financement de la planification familiale est une priorité mondiale, nécessitant la collaboration des gouvernements, du secteur privé et des organisations internationales pour garantir des solutions durables et adaptées aux besoins spécifiques des pays en développement. Investir dans la planification familiale, c’est investir dans la santé des femmes et dans le développement économique et social des nations. Au cours de la session sur le financement, Dorcas Essilivi, doctorante en Médecine à la Faculté des Sciences de la Santé de l’Université de Lomé, formatrice en santé sexuelle et reproductive, Point Focal Jeune PO/FP2030 du Togo, et activiste engagée pour la justice sociale et le développement des adolescentes et jeunes, a plaidé pour :
- Augmenter le nombre des organisations de la société civile (OSC) financées.
- Trouver des axes d’amélioration pour les organisations de jeunes et communautaires qui n’ont pas les capacités d’élaboration des documents administratifs et des propositions de projets, afin d’accéder aux financements.
- Exiger une redevabilité de la part des OSC adultes afin qu’elles travaillent avec les OSC jeunes dans les processus d’élaboration des appels à propositions et de mise en œuvre des projets, garantissant ainsi une transmission générationnelle des connaissances.
Ces discussions sur le financement se sont tenues au cours de l’atelier régional du Partenariat de Ouagadougou (PO) au Togo. Les invité(e)s ont partagé des idées et des recommandations pour améliorer l’accès aux services de santé reproductive. Nous espérons que ces recommandations seront prises en compte par le PO afin de renforcer les initiatives en matière de planification familiale et de santé reproductive dans la région.
Merci infiniment….
Je prie que cette lutte soite effective dans touts nos pays. Afin d’apporter un plus lors des échanges en communauté 🙏🏽❤️.