Festival IYé 7 : une plateforme pour révéler, inspirer et transformer

Le Festival IYé 7, qui s’est déroulé du 5 au 8 septembre 2024 à Lomé, avait pour thème : “La Musique au service de la citoyenneté locale et de la transition écologique”. Placé sous le label global InPacTs Eco et soutenu par Accès Culture, l’Agence Française de Développement, l’Institut Français Paris, ainsi que par des sponsors et partenaires locaux, cet événement a été un véritable triomphe célébrant la culture, la créativité et l’engagement communautaire.

Le festival ne s’est pas limité aux seuls quatre jours de festivités. Dès février et jusqu’en septembre, l’organisation a préparé le terrain avec une série d’initiatives structurantes, notamment des masterclasses, des ateliers de formation, et deux concerts préliminaires à Djablé et Anié. Ces actions ont offert aux jeunes artistes et créateurs l’opportunité de se perfectionner et de se préparer pleinement pour cet événement phare.

Ce processus de préparation sur plusieurs mois a été déterminant pour le succès de l’édition 2024, qui a su conjuguer performances artistiques, sensibilisation écologique et promotion de l’inclusivité.

Des masterclass pour préparer les talents de demain

 « En tant qu’artiste, votre talent n’est qu’une partie de l’équation. La clé de votre succès réside dans la rigueur, la vision et la capacité à structurer votre carrière. Il ne suffit pas d’être brillant, il faut aussi savoir gérer votre image, votre travail et vos choix. C’est ainsi que vous deviendrez plus qu’un artiste : vous deviendrez une véritable marque. » – Tamandja Akim Toutou, producteur et manager.

 Dès le début de l’année, le Festival IYé 7 a ouvert ses portes à des masterclass qui ont permis de préparer les artistes en herbe retenus à travers un appel à candidature. Ces sessions ont offert des formations en musique, en management culturel, en gestion de scène, en voix et en planification de carrière, sous la direction d’experts locaux. Comme Joel AJAVON (Tha Vicious BEATS), compositeur et beatmaker, Mawuto DICK, responsable de Level Production, Evan Trésor Gnandi, entrepreneur culturel, IDRUM’S, compositeur et beatmaker, M. Tamandja Akim Toutou, producteur et manager, et autres. L’objectif était de renforcer les compétences des jeunes talents et de les accompagner dans leur parcours créatif, tout en leur offrant des outils professionnels pour réussir dans l’industrie culturelle. Un long processus et pour aboutir à deux scènes de selection finale. Les artistes comme Freddy Alvin (Chant urbain) , Meka (chant) et Sire Godwin (slam) ont captivé le public par leur énergie et ont remporté des prix pour leur prestation. Ces talents, porteurs d’espoir pour le futur de la culture togolaise, ont démontré que l’art est un vecteur puissant de changement social.

Mawuto DICK, responsable de Level Production, dans ses propos :

« Les artistes doivent vraiment saisir ces opportunités de formations, car beaucoup de structures ont arrêté de les offrir. Les organisations comme IYAWO, surtout portées par une femme, doivent être soutenues pour qu’elles ne lâchent pas aussi. Les défis financiers sont énormes, et les artistes formés ont l’obligation d’obtenir des résultats. C’est ainsi qu’on peut ressentir de la fierté, car nos connaissances transmises ont été mises en application et ont fait évoluer leur carrière. »

 

Deux Concerts à Djagblé et Anié pour les jeunes talents et le public en Communauté

À Djagblé, le 10 août 2024, plus de 150 personnes se sont réunies pour assister à des prestations dans les catégories chant et slam. Les performances, évaluées par un jury se sont déroulées dans le cadre du Centre SICHEM Théâtre de Verdure. Le public, conquis, a pu apprécier des talents émergents et prometteurs.

L’événement a vu la participation de grandes figures culturelles et de leaders d’opinion, dont Mr Johaness Makouvia, président de l’ONG MJPP, partenaire de cette 7e édition du Festival IYé. Selon lui, « soutenir des jeunes talents est une belle initiative du projet InPacTS Eco à travers le festival IYé Ma Rue Ma Musique. Ces jeunes, en pleine phase de structuration, pourront s’appuyer sur cette expérience comme une base solide pour leur avenir artistique ». Les talents retenus se préparent désormais pour la suite de l’aventure, promettant encore plus d’émerveillement. Pour Tha Vicious, membre du jury et formateur, « cette édition a été, pour moi comme pour le public, un plateau riche en découvertes artistiques. La diversité et la qualité des performances témoignent du potentiel immense des jeunes talents de notre pays. »

Des débats thématiques pour promouvoir les industries culturelles togolaises

Chaque année, le Festival IYé “Ma Rue Ma Musique” propose des plateaux débats thématiques qui enrichissent le programme en ouvrant des espaces de réflexion et d’échange. Pour cette 7ᵉ édition, ces débats se sont tenus du 1ᵉʳ au 5 septembre 2024, à travers des rendez-vous radiophoniques et télévisés. Les thématiques abordées incluaient la médiation culturelle, le rôle des médias dans les industries culturelles, la valorisation de la culture Bè, ainsi que les défis liés au financement de l’entrepreneuriat culturel. Diffusés sur des plateformes reconnues telles que Sprint Radio, Radio Taxi FM, New World TV, et Pyramide FM, ces débats ont rassemblé des experts culturels, des entrepreneurs et des leaders d’opinion. Ces initiatives ont sensibilisé sur la nécessité de soutenir les talents locaux et de promouvoir les industries culturelles et créatives au Togo.

Quelques activités de l’ouverture à l’apothéose à Bè et Grand Lomé

Journée Inaugurale – 5 septembre 2024

C’est une caravane de motos et voitures qui ont marqué le grand lomé le septembre pour l’ouverture du festival, ponctuée par des animations et des performances de rue. Ces dernières ont été un véritable spectacle pour le public, avec des échassiers, des cracheurs de feu, et un jeu des chevaux.
Le concert inaugural, avec des talents locaux tels que ZONYRAN, DJO ZABRA, JUNIOR SEME et pleins d’autres artistes tradi-modernes du TOGO. Des invité-es du Gabon, du Benin, et Burkina faso étaient aussi présents.

Rencontres professionnelles – 6 septembre 2024
Les échanges professionnels ont fait place à des débats sur les Industries Culturelles et Créatives (ICC), abordant des sujets comme la promotion des talents locaux et la gestion des droits d’auteur avec BUTODRA. La journée s’est prolongée par une soirée musicale électrisante, avec une scène ouverte animée par le DJ du festival et un concert de l’orchestre Jah Live, attirant environ 500 participant-es.

 Journée Bella Bellow – 7 septembre 2024

La Journée Bella Bellow dédiée à l’entrepreneuriat féminin, rassemblant de nombreuses figures influentes dans les domaines socio-économiques et culturels. Cette journée a permis de mettre en avant des femmes brillantes telles que Foly Nedy, Vanessa Débi, Myra, et Elisabeth Apampa.

“Bien s’entourer, croire en ses rêves et aller au bout, voilà les clés pour surmonter les défis et s’imposer dans l’industrie musicale.” – Foly Nedy

Foly Nedy, artiste et chanteuse togolaise, a partagé son expérience dans l’industrie musicale. Elle a souligné l’importance de l’audace et de la résilience pour s’imposer dans un environnement compétitif. Vanessa Debi a parlé de son parcours personnel, insistant sur l’importance de croire en ses rêves malgré les obstacles rencontrés.  Myra, fondatrice et CEO de l’entreprise EFOYE, spécialisée dans la maroquinerie et la tapisserie, a raconté son parcours de début comme rappeuse et les défis rencontrés aujourd’hui encore en tant que femme dans l’artisanat, un secteur souvent perçu comme dominé par les hommes. Elisabeth Apampa, présidente de IYAWO et directrice du Festival IYé, a partagé ses retours d’expérience en tant qu’entrepreneure culturelle. Engagée aux côtés de structures locales. Elle a évoqué les défis spécifiques auxquels font face les femmes dans le domaine culturel et créatif, notamment le manque d’accès au financement et les stéréotypes sociaux.

 Soirée GABOMA – 7 septembre 2024

La soirée GABOMA à l’Hôtel 2 Février organisée pour les partenaires, artistes, et invités spéciaux, cette soirée conviviale a permis de renforcer les liens et d’offrir un cadre privilégié pour les échanges et collaborations futures.

« Des festivals, il y en a peu au Togo, et encore moins des initiatives qui perdurent dans le temps. En tant qu’entrepreneur à part ma casquette d’artiste, je mesure les défis liés à la gestion, à la pérennité et à la mise en valeur de la culture. C’est pour cette raison que je soutiens ce festival. Mon souhait est de le voir se développer davantage, attirer plus de public, et devenir une référence non seulement au Togo, mais dans toute la sous-région. » – Kaporal Wisdom, artiste et entrepreneur.

La clôture du festival avec une action ecojogging

Organisée à Hédzranawoé 2 en collaboration avec la mairie et le Comité de Développement Quartier (CDQ), cette activité a rassemblé plus de 45 participant-es venus de tous horizons, très tôt le matin. Cette initiative, combinant sport et environnement, a permis de sensibiliser la population locale à l’importance de la gestion des déchets et de la préservation de l’environnement. L’implication des autorités locales, avec la présence des maires Sefako Sossou et Assiah Massama-Esso, a renforcé l’impact de cette action, qui a non seulement sensibilisé, mais aussi renforcé les liens entre la population et les autorités.

Les défis relevés

Malgré le succès éclatant de cette édition, le Festival IYé 7 a également dû relever plusieurs défis. Les coûts liés aux aspects techniques, artistiques et sécuritaires ont représenté un véritable challenge, nécessitant une gestion minutieuse et une mobilisation accrue de l’équipe organisatrice.

Grâce au soutien d’Accès Culture et des autres partenaires clés, l’essentiel des activités a pu être maintenu, assurant ainsi une édition riche et inclusive. Certains ajustements dans la programmation, notamment dans la zone Bè, ont démontré la flexibilité et la capacité d’adaptation de l’organisation face aux imprévus.

L’Édition 8 déjà en préparation

Des bourses de renforcement de capacités en musique ont été offerts aux lauréat-es de cette édition et quelques-uns de l’édition passé. C’est grâce au partenaire de l’école de Musique le Clavecin. L’objectif de les préparer pour une scène sur l’édition 8, une manière de faire un suivi des actions.

Des formations avec une cible féminin est prévue aussi pour l’égalité de chances dans le secteur.

L’édition 8 du Festival IYé s’annonce. Le programme prévoit déjà des rencontres professionnelles, un concert en milieu rural pour élargir l’accès à la culture, et, pour la première fois, la possibilité d’organiser une rencontre professionnelle dans un autre pays, marquant ainsi une nouvelle étape vers l’internationalisation du festival.

« Mon engagement envers ce festival est une volonté profonde d’offrir aux jeunes talents un espace où ils peuvent non seulement se former et réseauter, mais aussi s’épanouir pleinement. C’est aussi un lieu de rassemblement pour notre communauté, un endroit où nous pouvons nous connecter, nous comprendre et célébrer ensemble nos cultures et notre jeunesse. Bien que notre parcours est évolutif, je suis convaincue que le rôle de l’artiste dépasse largement la scène. Les artistes ont besoin de cadres solides pour élever leur savoir-faire et renforcer leurs connaissances. C’est cette ambition que je porte avec le Festival IYé : qu’il devienne, bien au-delà d’un simple événement, un véritable catalyseur de changement social et culturel. » – Elisabeth Apampa, initiatrice du Festival IYé.

Quelques reportages sur le festival :

• VOA AFRIQUE : https://youtu.be/03eKlW5OIjk?si=8NumR8aDyRL_Pe-V
• Kiawoo Benin TV : https://youtu.be/IyrhdhYN-DE?si=wTjlGL5FDiK18AZo