Découverte de Marypab, slameuse

Une entrée fracassante sur la scène du slam togolais : l’histoire de Marypab, slameuse.

Titulaire d’un master en théâtre éducation à l’université de Lomé, Pabguigani LAMBONI alias Marypab fait partie des slameuses de la jeune génération qui se démarque. Deux fois consécutives parmi les lauréats du championnat national du slam patriotique, c’est sa curiosité pour les compétitions nationales de slam qui l’a propulsé sur la scène du slam togolais, où elle excelle avec maestria.

De la poésie au Slam
Pendant son parcours licence à la Faculté des Lettres Langues et Arts (FLLA) spécialité linguistique anglaise à l’université de Lomé, Marypab en tant que membre du English Club, faisait partie de la troupe de poésie et de sketch, où elle se contentait d’écrire des poèmes en anglais. En avril 2023, elle fut intéressé par un appel à candidature de la 4ème édition du Championnat National du Slam Patriotique(CNSP) placé sous la thématique d’ “un slam contre le terrorisme et l’extrémisme violent”. Au sortir de cette édition, elle fut deuxième vice-lauréate; ce qui l’a motivé à engager sa plume pour “La lutte contre les stéréotypes du genre” à la 5 édition, où elle sera vice-lauréate. Éprise des compétitions, elle a également participé brillamment à l’édition 2023 de la la coupe nationale calebasse challenge.

Pouvez-vous nous parler de votre expérience au Festival slam Standing Ovation édition 11 au Gabon?

Marypab: Comme vous le savez, du 15 au 26 Mai 2024 j’ai été, en tant que vice-lauréate du championnat national du slam patriotique, représenté le Togo au Festival slam Standing Ovation, qui est une coupe du monde Inter-Universitaire de slam au Gabon. Pour moi la participation à un tel festival d’envergure internationale a été non seulement l’occasion de me frotter à d’autres slameurs sur le plan international, mais également une expérience enrichissante pour ma plume au travers des ateliers d’écriture et de partage d’expériences. Je dois dire que j’ai eu à faire aussi la découverte du Gabon et ses diverses richesses, spécialement la belle ville de Libreville où nous étions.

Quel est le model qui a influencé Marypab, de par son parcours artistique ou style d’écriture ?

Marypab: je n’ai pas vraiment été influencé par le style de quelqu’un, mais c’est vrai qu’après l’écriture de mon premier texte de slam pour le championnat national du slam patriotique, j’ai contacté des slameurs qui m’ont aidé à corriger le texte et à le peaufiner. J’ai ensuite suivi des vidéos de slameurs sur les réseaux sociaux où j’ai découvert plusieurs façons de dire un texte de slam, mais je ne me suis pas accroché à un style quelconque. Je dirais donc peut être que mon style est un produit dérivé de toutes ces découvertes et non le style d’un model adopté.

Quelles sont vos sources d’inspirations et quels messages souhaitez-vous transmettre à travers votre art?

Marypab: Moi je dis souvent que je puisse mon inspiration dans la nature, la vie sociale, le quotidien, bref tout ce qui nous entoure et tout ce qu’on vit. Et en écrivant sur tout cela, le message que je souhaite transmettre c’est mon point de vue sur ces réalités. C’est pour dire que très souvent on a des choses à dire sur certaines questions ou certains sujets, mais on a pas forcément l’opportunité de les exprimer. Donc moi, mon art me sert justement à cela, dire ce que je pense sans toutefois imposer quoique ce soit à qui que ce soit.

Comment votre riche expérience théâtrale vous sert – elle dans le slam ?

Marypab: Mon expérience théâtrale m’est d’une grande aide dans mes prestations de slam, en qu’il me permet d’incarner un personnage selon mon texte, de vivre mon texte et de jouer sur les émotions. D’ailleurs, c’est ce qui m’a permis, je vais dire, d’être parmi les lauréats dès ma première participation à une compétition de slam malgré que j’étais novice.

Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées jusqu’ici dans votre parcours artistique et comment les avez-vous surmontées ?

Marypab: Vous dire que j’ai eu une quelconque difficulté à surmonter jusqu’ici dans mon parcours artistique, non. Par contre, dans l’art en général, il y a toujours cette problématique de, l’art ne nourrit pas assez son homme, qui se pose. Parce que cela fait presque deux ans que j’ai fini le master et je suis sur le terrain, mais quand j’évalue des fois ce que je gagne en terme d’argent comparer à ce que je dépense en terme d’énergie physique comme mentale, en terme de transport et autres ; je me dis il y a vraiment une grosse difficulté pécuniaire qui plane dans notre domaine.

Quels sont vos projets d’avenir en tant que slameuse ?

Marypab: Pour répondre à cette question je vais citer SMARTY, en disant : << Dans le silence on se construit >>. Pour dire que je mûri des idées et qu’avec le temps on aura tous l’occasion de découvrir.

Des propos recueillis par KKM