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A qui profite le buzz dans l’artistique ?

Le buzz est une stratégie de communication qui, aujourd’hui, perd son sens. N’importe qui peut se lever et créer des histoires et des polémiques, en les qualifiant de buzz pour vendre de la médiocrité. Des personnes en profitent pour attaquer d’autres personnes avec des propos sans queue ni tête, et ce sont ces comportements que les artistes appellent buzz. Malheureusement, ils ne le contrôlent pas, ce qui défavorise l’écosystème culturel. Le grand public novice tend à croire que c’est une caractéristique du milieu des industries créatives et culturelles (ICC). Avec le digital, les gens sont prêts à payer le prix fort pour la visibilité, simplement pour être populaires, allant jusqu’à nuire à leur propre image de vie. Je ne parlerai pas de carrière car ils n’en ont pas. Confie le Soldat Jahboy, entrepreneur culturel.

STOP IYAWO – ARTICLE

Le pouvoir du buzz en 2024
Dans l’industrie artistique contemporaine, le pouvoir du buzz ne passe pas inaperçu. Que ce soit une vidéo virale, une controverse bien orchestrée ou une campagne marketing savamment menée, le buzz peut propulser un artiste, une personnalité vers les sommets de la renommée ou le plonger dans les profondeurs de l’oubli en un éclair. Le phénomène du buzz, avec ses effets amplifiés par les réseaux sociaux et les plateformes de streaming, bouleverse les règles du jeu. Pour certains, il représente une opportunité sans précédent de toucher des millions de personnes en un instant. Pour d’autres, c’est un piège redoutable où la notoriété éphémère peut s’évanouir aussi vite qu’elle est venue.

Mais de quoi parle t-on ?
Un “buzz” est un phénomène éphémère mais puissant dans la culture médiatique moderne. Il se caractérise par sa capacité à captiver l’attention collective grâce à sa viralité sur les plateformes numériques et les médias traditionnels. Une réalité indéniable dans le paysage culturel contemporain, où l’attention est devenue une monnaie d’échange précieuse. À l’ère des médias sociaux et de l’instantanéité numérique, le buzz est devenu un outil puissant pour capter et maintenir l’intérêt du public. Les plateformes comme Snapchat, Youtube, Tik Tok, Instagram et Twitter ont révolutionné la façon dont les informations et les contenus circulent, offrant une visibilité instantanée à celles, ceux qui savent captiver l’audience avec des moments forts, des tendances virales, ou des controverses calculées. Les jeunes artistes et créateurs utilisent ces plateformes non seulement pour promouvoir leur travail, mais aussi pour façonner activement leur image et leur réputation.

Le buzz peut propulser un artiste inconnu vers la célébrité du jour au lendemain, souvent grâce à une vidéo virale, une performance captivante ou une interaction audacieuse avec le public en ligne. Cependant, la course à la viralité n’est pas sans risques. Elle peut parfois conduire à une pression excessive pour maintenir l’attention constante, au détriment de la qualité et de l’authenticité du travail artistique. Le buzz est souvent de courte durée, retombant rapidement dans l’oubli au profit de nouveaux sujets. Cette dynamique pose des défis pour ceux qui cherchent à utiliser le buzz à leur avantage, nécessitant une gestion habile pour transformer cette visibilité éclair en un impact durable.

Le Soldat Jahboy, entrepreneur culturel s’exprime toujours en parlant de son pays. ‘’En Côte d’Ivoire, certains artistes, au lieu de se concentrer sur une véritable promotion musicale, ont perdu leur temps dans les clashs et les diffamations, même avec leur ancienne équipe. Ils se sont attardés à régler des comptes en les jetant à la vindicte populaire. Dans les médias, ils se sentent obligés de répondre à des questions pièges et polémiques des journalistes, alors qu’une interview d’artiste devrait avoir une vision claire de promotion de son travail et de son œuvre et une maîtrise de son sujet pour être maitre de ses réponses. D’ailleurs, c’est maintenant la mission des Ateliers de formations des acteurs culturels (Afac) que nous avons initiée, dans le but de former et d’instruire les acteurs de l’écosystème pour mieux maîtriser leur domaine. Car oui le buzz a sa place, mais il doit être réalisé sans improvisation, avec une préparation sérieuse pour vendre et impacter positivement, et non l’inverse. Un buzz mal ficelé peut faire tomber son auteur dans la boue et le bloquer dans le secteur pour une longue durée.’’

Mais reconnaissons que si un scandale, une erreur ou une mauvaise interprétation peuvent rapidement nuire à une réputation. Ceux qui maîtrisent l’art de la communication de crise peuvent non seulement atténuer les effets négatifs, mais aussi transformer ces situations en opportunités positives. L’urgent est d’avoir l’équipe de communication qu’il faut.

En matière de formation au Togo, des associations telles que IYAWO, PARNOUSPOURNOUS, IKAM TOGO, et la Fédération Togolaise de Musique, ainsi que des institutions comme le Goethe-Institut et l’Institut Français du Togo, s’efforcent chaque jour de former les acteurs et de créer de nombreux espaces d’échanges. Toujours dans ce pays, des artistes tels que Ghettovi et Sethlo emploient abondamment cette stratégie. Ghettovi, en tant que rappeur, a compris que les individus sont fréquemment attirés par le buzz et les clashs. Sethlo, ancien rappeur et figure de la musique urbaine, sait également user des piques pour maintenir l’intérêt de sa communauté. Cependant, ce qui demeure remarquable chez ces artistes, ainsi que chez d’autres, c’est leur constance dans le travail et la régularité de leurs productions. En effet, vouloir créer du buzz est une chose, mais l’objectif principal doit rester le labeur acharné.

Il y a des exemples de buzz éphémères, comme celui de Maxfire avec l’affaire de manger du poisson avec une fille à Kpalimé, ou celui créé par Ghetto Mike et son équipe pour lancer leur collaboration avec Mr Peter du Nigeria. En quelques jours, l’intensité du buzz s’éteint souvent aussi rapidement qu’elle est apparue. Sur la question de la rentabilité à long terme, ces buzz peuvent générer beaucoup de vues et d’attention immédiate, comme le million de vues pour la vidéo de la collaboration de Ghetto Mike. Mais, cela ne garantit pas nécessairement une durabilité ou un impact à long terme. Certains blogueurs vidéastes togolais, tels que Raoul le Blanc, Aristo le bledard alias Aklaa et d’autres, excellent dans l’art de créer des buzz. Mais pour les artistes et créateurs de contenus, s’engager dans ce jeu comporte des risques s’ils ne maîtrisent pas les règles et les conséquences de ce type de visibilité.

Avec cette nouvelle génération
Cette génération est avide de buzz, une affirmation du public sur les réseaux sociaux qui invite à une réflexion sur les impacts, les défis et les opportunités que cela présente pour les artistes et créateurs de contenus d’aujourd’hui. Cette quête effrénée de buzz reflète également une culture de la consommation rapide de contenus, où l’attrait immédiat prime souvent sur la profondeur et la durabilité. De nombreux médias, notamment la télévision, créent également des controverses dans leurs programmes d’interviews et autres pour augmenter leur audience. Les artistes doivent naviguer avec précaution entre l’exploitation des opportunités offertes par le buzz et la préservation de leur intégrité artistique. Certains artistes et créateurs de contenus s’efforcent désormais de maîtriser cette arme à double tranchant. Les plus avisés affinent leur stratégie pour capitaliser sur chaque tendance, tandis que d’autres privilégient une approche plus authentique et pérenne, s’appuyant sur la qualité de leur travail plutôt que sur des coups d’éclat passagers.

Le véritable buzz, c’est un artiste qui entre dans le secteur artistique avec une vision claire, forme une équipe solide, accroît sa notoriété, produit de bons sons et de belles vidéos, et trouve sa stratégie gagnante pour toucher le maximum de personnes. Il doit également veiller à son image, ses performances scéniques, sa crédibilité et sa longévité dans le système. C’est en ce sens que la carrière d’artistes tels qu’Elom 20ce, King Mensah, Fofoskarfo, Peter Solo, Toofan, Almok, Senzaa, et Afia Mala devient un cas d’étude pour ceux qui cherchent à élaborer une stratégie réussie, en s’inspirant des aspects positifs pour créer leur propre stratégie authentique. Aussi chaque secteur d’activité regorge d’exemples de succès qui peuvent servir de sources d’inspiration et de leçons précieuses. Analyser les carrières des personnes qui ont réussi permet de découvrir les stratégies qu’elles ont employées pour atteindre leurs objectifs. Cette démarche est essentielle, non seulement pour les nouveaux venus, mais aussi pour ceux qui cherchent à améliorer leur position actuelle.

Cependant, le véritable bénéficiaire du buzz reste souvent difficile à déterminer. Est-ce l’artiste lui-même, qui voit sa notoriété exploser du jour au lendemain ? Ou sont-ce les plateformes et les médias sociaux, qui profitent de la viralité pour augmenter leur audience et leurs revenus publicitaires ? Pour les consommateurs d’art et de divertissement, le débat sur les avantages du buzz est également ouvert. Entre saturation d’informations et éphéméride des tendances, la quête de contenu de qualité semble parfois reléguée au second plan.

Encore une fois, à qui profite le buzz ?

Une réelle question dont les réponses aideront les artistes, les créateurs de contenus dans leur stratégie de communication pour atteindre un large public.

 

 

 

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