Le mariage forcé et le mariage des enfants demeurent des problématiques préoccupantes au Togo, malgré les efforts déployés pour les éradiquer. Ces pratiques, particulièrement répandues dans les zones rurales, compromettent gravement les droits et l’avenir des jeunes filles.
Prévalence et causes
Selon une enquête de l’UNICEF en 2022, environ 31% des femmes togolaises sont mariées avant l’âge de 18 ans, soit environ 752 000 enfants concernés. Les régions septentrionales affichent des taux particulièrement élevés, avec une prévalence dépassant les 40%. Les facteurs contribuant à cette situation incluent les croyances et normes sociales, la pauvreté, la non-scolarisation, le non-enregistrement des naissances et la méconnaissance ou la non-application des lois.
Conséquences sur les jeunes filles
Les mariages précoces ont des répercussions dévastatrices sur les jeunes filles, notamment l’abandon scolaire, des risques sanitaires accrus liés aux grossesses précoces, et une exposition à diverses formes de violences. Ces unions forcées les privent de leur enfance et entravent leur développement personnel et professionnel.
Cadre juridique et sanctions
Le Togo dispose d’un cadre légal interdisant le mariage des enfants. L’article 267 du code de l’enfant fixe l’âge légal du mariage à 18 ans révolus. Toutefois, une dispense peut être accordée à 16 ans avec l’avis du président du tribunal de première instance. Les contrevenants s’exposent à des peines d’emprisonnement de 3 à 5 ans et à des amendes comprises entre 1 et 5 millions de francs CFA. Malgré ces dispositions, l’application effective de la loi reste un défi majeur.
Initiatives et plaidoyers
Plusieurs organisations de la société civile œuvrent pour l’éradication des mariages forcés au Togo. Les récits de jeunes filles contraintes au mariage illustrent la gravité de la situation. Par exemple, une adolescente de 13 ans s’est suicidée en janvier 2025 à Asrama, dans la préfecture de Haho, après avoir été forcée par son père à un mariage arrangé. De tels drames soulignent l’urgence d’une mobilisation collective pour protéger les droits des enfants au Togo.
Bien que des avancées législatives aient été réalisées, le mariage forcé et le mariage des enfants persistent au Togo. Une action concertée impliquant les autorités, les médias, les organisations de la société civile et les communautés locales est indispensable pour mettre fin à ces pratiques et garantir un avenir meilleur aux jeunes filles togolaises.